Le jour du couronnement

L’un des apects les plus importants de Roch Hachana comme nous l’avons déjà souligné en d’autres occasions – est qu’il représente le temps du Couronnement de l’Etre Suprême, Roi d’Israel et de l’univers. Le caractère de ce jour est marqué par la supplication que nous formulons du fond du coeur: « Règne, ô Eternel, sur tout l’Univers ! ».
Une telle requête implique qu’on soit prêt à se mettre à un niveau approprié au Couronnement Divin. C’est-à-dire un état de soumission totale au Roi, si bien que l’essence même de l’individu et tout ce qu’il possède appartiennent au Roi seul. Tel est le véritable concept de « l’Acceptation du Joug de la Royauté de Dieu », laquelle doit s’exprimer dans chaque détail de la vie quotidienne. En fait, il y a chaque jour un élément « d’acceptation du Joug du Règne Céleste », particulièrement à la récitation du Chema. Il y a néanmoins une différence fondamentale : chaque jour, l’élément de Kabbalath Ol (« l’acceptation du Joug ») marque le début du comportement quotidien et en constitue la base, de manière que toutes nos activités soient fondées sur Kabbalath Ol. Tandis que Roch Hachana est le temps où l’acceptation de la Royauté Divine constitue l’essence et le contenu même de ce jour; elle se manifeste et imprègne l’être entier de l’individu, de sorte qu’il devient totalement absorbé dans la Divinité.

Afin que sa Kabbalath Ol soit pure et complète, le fidèle doit se livrer à un examen sincère et complet de sa conduite passée, et ce dans un état de profonde contrition et de Techouvah par rapport à chaque acte repréhensible.
La Techouvah sincère efface tout ce qui n’est pas bon, et rend l’homme « un ami intime, aimé et chéri » de Dieu, assuré qu’ll acceptera le couronnement offert, comme Il acceptera la demande : « Règne, ô Eternel, sur tout l’Univers ». Chaque époque et chaque pays ont leurs avantages et leurs inconvénients. Dans la nôtre prédomine, dans certains milieux, une tendance marquée à se mettre en avance et manifester son indépendance ; et ce non seulement dans le domaine matériel, mais aussi dans le domaine idéologique. On est enclin à s’insurger contre toute subordination aux normes existantes, à n’accepter les choses qu’après les avoir soumises à l’examen méticuleux de l’intellect.


Obstacles apparents

A première vue, une pareille attitude semblerait faire obstacle à l’acceptation de Kabbalath Ol. De plus, en certains pays comparativement jeunes, dans l’édification desquelles l’initiative et l’énergie personnelles ont joué un rôle déterminant, et où le même esprit caractérise la vie individuelle et sociale, la soumission à Kabbalath Ol devient encore plus malaisée.
Toutefois, en dépit de tout cela, il est pour nous une règle incontestée selon laquelle Dieu ne demande à aucun humain ce qui est au-delà de ses possibilités. Et étant donné que « l’acceptation de Sa Royauté » constitue le contenu essentiel de Roche-Hachanah (et la base pour toutes les actions futures durant l’année entière) et que, de plus, cela est valable en tout temps et en tout lieu, il est certain qu’aussi en notre temps et dans les pays auxquels nous faisions allusion, il est non seulement possible, mais même impératif, de réaliser cette acceptation.
Nous irons même jusqu’à dire qu’à ces pays, à ces temps, s attache précisément un avantage particulier : un homme non préparé à jouir d’une indépendance constante, mais à être tantốt contraint et tantôt libre, même s’il accepte quelque chose par Kabbalath Ol , cela ne l’affecte pas fondamentalement, car c’est pour lui une condition courante que de passer d’un état d’esprit à un autre.
Quant à celui qui n’est habitué à aucune forme de subordination, et est foncièrement indépendant dans sa pensée, s’il lui arrive d’acquérir la conviction qu’il dois reconnaître une Autorité Suprême, il en sera profondément et fondamentalemet imprégné, et il trouvera la force qui lui permet de suivre cette orientation nouvelle, d’une façon totale et permanente. Et cette direction nouvelle trouve son expression non seulement dans ses sentiments et son raisonnement, mais aussi dans sa façon de penser ,de parler et d’agir, jusque dans le plus petit détail.
En effet, étant donné que la plus grande partie de la journée est emplie d’actions et de paroles, sa soumission à la Royauté de Dieu s’exprime avant tout dans ses discours et ses actes, dans l’accomplissement des Mitzvoth actives, et dans tous les aspects de sa conduite quotidienne. En même temps, elle le conduit à une observance plus sérieuse et plus énergique de la Mitzvah « aime ton prochain comme toi-même » , particulièrement en ce qui concerne l’acceptation de la Royauté de Dieu ; c’est-à-dire d’amener un Juif, plusieurs Juifs de plus, à accepter comme lui Son Règne. Et ce, non seulement dans le domaine de l’intellect et celui des sentiments, mais aussi par une expression active dans les domaines de la pensée, de la parole et de l’action, dans la vie de tous les jours. L’acceptation du Joug de la Royauté de Dieu nous vaudra l’accomplissement de notre requête : « Accepte notre prière avec bonté et miséricorde » , et notre Père, notre Roi, accordera à tout un chacun dans la communauté d’Israel une bonne et heureuse année sous tous ses aspects, dispensée par « Sa main pleine, ouverte, sainte et généreuse ».

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