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Yaalzou Hassidim N°64
«Moché et Aharon furent ramenés auprès de Paro et il leur dit : “Allez servir l’Eternel votre D.ieu ; quels seront les participants ?” Moché répondit : “Nous irons avec nos jeunes gens et nos vieillards ; nous irons avec nos fils et nos filles, avec nos brebis et nos bœufs, car nous avons une fête en l’honneur de l’Eternel.”» (Chémot 10, 8-9)
Le juste Rabbi Yochiyahou Pinto – que son mérite nous protège – explique la discussion qui s’est tenue entre Moché et Paro. Celui-ci demanda : « Quels seront les participants ? » Il était prêt à laisser partir le peuple juif, mais à la condition que Moché et Aharon ne prennent avec eux que les personnes qui partiraient de leur plein gré, c’est-à-dire ni les enfants ni les vieillards ; les premiers, parce qu’ils ne comprennent pas le sens d’un sacrifice, les seconds, parce qu’il leur serait difficile d’entreprendre une si longue route. Moché répondit qu’aussi bien les jeunes que les vieillards devaient s’associer à cette fête, « car nous avons une fête en l’honneur de l’Eternel » : de même que nous avons l’obligation d’associer nos enfants à la joie de notre fête – bien qu’ils n’en aient pas l’obligation – comme il est dit : « Tu te réjouiras lors de ta fête, toi, ton fils et ta fille » (Dévarim 16, 14), de même, il était nécessaire que tous prennent part à cette marche dans le désert.
J’expliquerai ces paroles comme suit. En réalité, il est très probable que les enfants juifs habitant en Egypte n’auraient pas voulu quitter ce pays, caractérisé par l’impureté et le matérialisme, pour se diriger vers le désert, d’autant plus que, depuis la plaie du sang, le peuple juif était devenu très riche, les Egyptiens ayant dû leur acheter l’eau à prix coûtant pour qu’elle ne se transforme pas en sang. L’accumulation de biens matériels influença sans doute les enfants, en diminuant leur envie de partir vers le désert. Mais, d’après Moché, lorsqu’on les sortirait d’Egypte pour les conduire vers un endroit spirituel comme le désert, aux antipodes du matérialisme, ils aimeraient la Torah et désireraient de leur plein gré l’étudier, en vertu du verset : « Goûtez et voyez que l’Eternel est bon. » (Téhilim 34, 9) Lorsqu’ils goûteraient aux délices de la Torah, ils ne pourraient plus s’en séparer et celle-ci serait vécue par eux comme une fête – « car nous avons une fête en l’honneur de l’Eternel ». C’est donc dans le but d’éduquer les enfants à la Torah que Moché voulait les faire participer à cette marche.
Paro réagit en s’exclamant : « Que l’Eternel soit avec vous ! Partez, vous et vos enfants ! Prenez garde aux malheurs que vous encourez ! » Selon Rabbi Yochiyahou Pinto, nous devons comprendre en quoi ces derniers mots constituaient un argument justifiant son refus initial de laisser partir les enfants. De même, en quoi la réponse de Moché, qui affirma que, même s’ils partaient au départ contre leur gré, ils finiraient par apprécier la Torah, constituait-elle un contre-argument ? Apparemment, Paro laissait entendre à Moché que les enfants ne voudraient peut-être pas de la Torah et qu’il était donc dommage de les faire quitter le pays.
Tel était son argument « Prenez garde aux malheurs que vous encourez », autrement dit, il est possible que la Torah soit vue comme un « mal » par les enfants. Cependant, Moché n’accepta pas cette réflexion, car, même si la Torah est parfois perçue négativement par les novices, elle est par la suite appréciée, au point qu’on ne peut plus s’en séparer.
Moché ajouta qu’ils emporteraient également le bétail, afin de démontrer aux enfants qu’il n’était pas une divinité, comme le pensaient les Egyptiens. Paro lui répondit « Prenez garde aux malheurs que vous encourez », allusion au fait que ce bétail allait entraîner le péché du veau d’or. Finalement, Paro conclut en ces termes : « “Il n’en sera pas ainsi ! Allez donc, vous les hommes, et servez l’Eternel, puisque c’est là ce que vous désirez.” Et on les chassa de devant Paro. » (Chémot 10, 11)
Suite aux insistances pressantes de son peuple « Ne sais-tu pas encore que l’Egypte est perdue ? » (Ibid. 10, 7) pour qu’il libère les enfants d’Israël, Paro convoqua une fois de plus Moché et Aharon. Il mena avec Moché une discussion visant à limiter le nombre de participants à ce départ. Mais, quand il constata que son adversaire n’était pas prêt à faire la moindre concession, il le renvoya. Ce verset fait allusion à la façon dont le mauvais penchant attaque l’homme pour l’inciter au péché : quand il constate que ce dernier n’est pas prêt à modifier ses principes d’un cheveu, il se retire et cesse de l’importuner. Seul celui qui reste ferme sur ses positions sera en mesure de le chasser.
L’homme a également la possibilité de fuir lui-même la présence du mauvais penchant, au lieu de rester à ses côtés et d’écouter ses incitations au mal. Un Juif m’a raconté que, pour des affaires, il s’est une fois rendu à un certain commerce où il a aperçu une femme vêtue de manière impudique ; conscient du danger spirituel qu’il encourait, il renonça à ses affaires pour s’éloigner à grands pas de cet endroit, sans y jeter un regard. Au sujet de Moché, nous pouvons donc aussi expliquer qu’il se retira de devant Paro de sa propre initiative, lorsqu’il constata que la discussion avec lui ne menait à rien. Il prit congé de Paro pour ne pas rester face à cet impie.
Voici les situations qui demandent de se laver les mains (sans bénédiction) lever du matin, en sortant des toilettes, après avoir coupé ses ongles, après avoir touché ses chaussures, en sortant d’un cimetière, après un rapport conjugal et après avoir touché un endroit de son corps habituellement couvert. Selon la Loi Stricte , il n’est pas besoin d’utiliser un kéli pour le faire. Néanmoins, c’est une mesure de piète supplémentaire d’agir de la sorte et celle qui le fait mérite une bénédiction particulière. Même si on ne s’est pas coupé tous les ongles, on se lavera les mains. De même que si une autre personne nous coupe les ongles, il faudra se laver les mains tout de même. Par contre, si on coupe les ongles d’une personne ,on n’aura pas besoin de se les laver ensuite.
Yalkout Yossef
Il est interdit de diffuser tout fait, même ne correspondant pas à du blâme, qui puisse entraîner un préjudice au niveau du travail ou d’une proposition de mariage. Ce type de médisance est le plus courant quand on donne des renseignements sur une personne dans ces deux domaines. Il est prohibé d’évoquer la faiblesse physique d’untel ou son bas niveau intellectuel, même si celui qui parle et son auditeur n’y voient aucun blâme, car la diffusion de ces paroles peut s’avérer préjudiciable à l’individu dont il est question.
Hafetz Haim
Le Maguid Rabbi Chalom Chwadron zatsal raconte l’anecdote suivante :
« Lors d’un de mes voyages en avion pour la Diaspora, je me retrouvai à côté d’un Juif non religieux. Comme il me le précisa au cours de la conversation, il était un grand ingénieur et professeur. En bref, un scientifique pensant tout connaître et tout maîtriser. Un seul élément faisait défaut à son érudition : rencontrer un Juif barbu comme moi, ayant l’apparence d’un Rav, et lui exposer toutes ses plaintes contre les Rabbanim et ses questions relatives à la loi.
« “Pourquoi vous autres, Rabbanim, ne pouvez-vous pas faire preuve d’un peu de souplesse dans la hahakha ? Cela vous éviterait de devoir tant repousser les Juifs non-pratiquants, me reprocha-t-il.
« – Votre question mérite sans doute des éclaircissements. Mais, laissons-la de côté pour l’instant et veuillez bien m’expliquer en quoi consiste votre travail.
« – Je suis architecte et ingénieur. Actuellement, je voyage en dehors d’Israël pour présenter un projet très sophistiqué de construction d’un immeuble de nombreux étages.
« – Pourriez-vous, s’il vous plaît, me montrer le plan de ce projet ?
« – Avec plaisir. Mais, dites-moi, qu’est-ce qu’un Rav comme vous peut comprendre en jetant un seul coup d’œil sur un plan si complexe ?
« – J’avoue que je ne comprendrai pas grand-chose, mais je pourrai au moins prendre la mesure de votre génie et peut-être saisir une partie des données à l’aide de vos commentaires.”
« Ma réponse lui plut et il accepta. Il sortit de sa mallette de nombreux papiers qu’il déplia les uns sur les autres devant moi. Tandis qu’il m’expliquait longuement les inscriptions y figurant, je témoignais un grand intérêt à ses indications. Dès que j’eus saisi ces plans en gros, je lui demandai : “Maintenant, accordez-moi quelques minutes de réflexion.”
« Penché sur les documents, je fronçai mon front, à la manière d’un homme mettant à grande contribution ses cellules grises. Les lignes courbes se référant aux bases de l’immeuble me troublaient beaucoup. Je levai la tête et lui demandai :
« “Dites-moi, s’il vous plaît, pourquoi la ligne inférieure située dans le coin sud-est ne peut-elle pas être déplacée un peu vers l’est ? Si elle était droite, cela serait aussi bien plus beau. Avec un peu plus de souplesse ici et là, tout aurait l’air mieux !
« – Depuis quand les Rabbanim ont-ils des notions d’architecture ? me répondit-il sur un ton moqueur. Toute la stabilité de cette construction réside dans l’inclinaison de ces courbes et, si on les déplaçait, serait-ce d’un millimètre, cela mettrait tout en danger ! La science de l’ingénieur comprend des lois très strictes, desquelles on ne peut s’écarter d’un pouce, conclut-il d’un ton réprobateur.
« – Et depuis quand les ingénieurs comprennent-ils quelque chose en halakha ? lui rétorquai-je. L’univers entier dépend de l’observance de la Torah, dont les lois, complexes et claires, ont été définies par l’Eternel. Comment pouvez-vous vous étonner qu’elles n’admettent pas de compromis ? Ma requête est bien modeste par rapport à la vôtre. Après tout, je n’ai demandé qu’un peu de souplesse dans le plan d’un seul immeuble, élaboré par un ingénieur humain, qui y a travaillé quelques mois. Pourquoi cela vous a-t-il tant irrité ? Notre Torah, quant à elle, a été conçue il y a des milliers d’années par le Très-Haut, qui nous l’a donnée pour que nous l’observions. Comment voulez-vous donc que les Rabbanim, responsables de notre fidélité à ses lois, s’immiscent dans celles-ci et tolèrent des écarts ?”
« Puis, je conclus en disant : “Permettez-moi de vous raconter une petite histoire. Un enfant pauvre ramassait de l’argent, pièce après pièce, dans le but de pouvoir enfin réaliser son rêve : s’acheter des chaussures pour la fête de Pessa’h. Quand il en eut suffisamment dans sa bourse, il se rendit au marché arabe où la marchandise était abordable. Il y trouva l’objet de son désir, mais, à sa plus grande déconvenue, seulement une des chaussures lui allait bien, alors que l’autre refusait de s’adapter à son pied. Le commerçant arabe, constatant son désarroi, tenta de l’aider à le rentrer dans le soulier, mais en vain. Finalement, il proposa au garçonnet : ‘J’ai une idée : si tu veux, je peux te couper un peu le doigt du pied et la chaussure te conviendra parfaitement.’” »
Voilà à quoi ressemblent tous les imbéciles désirant adapter la Torah à l’évolution des temps. Ils ne comprennent pas qu’il faut, au contraire, accommoder l’époque à l’esprit de la Torah, de même qu’il faut trouver une chaussure correspondant à la taille de son pied, et non l’inverse.