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Yaalzou Hassidim N°63
« Je veux vous soustraire aux tribulations de l’Egypte et Je vous délivrerai de leur servitude ; Je vous ferai sortir avec un bras étendu et par de grands jugements. Je vous prendrai pour Moi comme peuple. » (Chémot 6, 6-7)
Nos Sages soulignent les quatre expressions de délivrance mentionnées dans ce verset. D’après le Midrach Léka’h Tov, elles sont parallèles à quatre mérites grâce auxquels nos ancêtres furent délivrés d’Egypte : ils furent fidèles à leur langue, à leurs coutumes vestimentaires, pratiquèrent la circoncision et ne révélèrent pas leur secret.
Nos Maîtres donnent beaucoup d’importance à la manière dont le Juif s’habille, conformément à la tradition reçue de ses pères. Ces coutumes sont si prépondérantes que leur respect valut aux enfants d’Israël la libération d’Egypte. Tentons de comprendre pourquoi la Torah accorde une si grande place à l’aspect et au style du vêtement, simple morceau de tissu placé sur le corps de l’homme et ne correspondant pas à son essence. Quel est donc son pouvoir, qui contribua à mettre un terme à l’exil égyptien ?
En remontant jusqu’aux temps immémoriaux de la création, on trouvera que le premier vêtement fut confectionné suite au péché d’Adam, en conséquence aux assauts du serpent originel. Avant cela, « ils étaient tous deux nus, l’homme et sa femme, et ils n’en éprouvaient point de honte » (Béréchit 2, 25). Puis, après qu’ils consommèrent du fruit de l’arbre de la connaissance, « leurs yeux à tous deux se dessillèrent et ils connurent qu’ils étaient nus ; ils cousirent ensemble des feuilles de figuier et s’en firent des pagnes » (ibid. 3, 7). Alors qu’aujourd’hui le vêtement fait partie des nécessités les plus basiques de l’homme et représente un impératif pour tout être humain sensé, avant la faute, il n’était d’aucune utilité. C’est elle qui l’a rendu indispensable. Si l’on approfondit encore le sujet, on découvrira là une contradiction.
Comme nous l’avons dit, l’homme se couvre d’un vêtement afin d’honorer son rang d’être humain doué d’intelligence ; plus il est respectable, plus il se couvre pour dissimuler son corps et vénérer sa dignité. A l’inverse, les gens d’un piètre niveau se méprisent en déambulant à moitié couverts. Quant aux animaux, non dotés d’intelligence, ils marchent entièrement nus. Or, avant le péché, la notion de vêtement était complètement superflue en regard du niveau élevé du premier couple de l’humanité. Qu’en est-il donc : le fait de se vêtir atteste-t-il une déchéance ou exprime-t-il, au contraire, la dignité humaine ?
De fait, l’homme a été créé selon un modèle parfait, à l’image de son Créateur. Le Très-Haut lui a alloué un corps achevé, une âme immaculée, des traits de caractère droits et purs, dépourvus de tout mal. En effet, avant le péché, Adam n’avait pas de mauvais penchant ; les forces du mal régnant dans le monde étaient extérieures à lui. Après la faute, le serpent introduisit en l’homme le mal sous la forme du mauvais penchant qui, désormais, s’installa en son sein pour l’influencer et tenter de le prendre sous sa coupe.
C’est pourquoi, avant le péché, quand Adam était encore pur et parfait,
il n’avait pas besoin de vêtement, celui-ci ayant pour but de dissimuler le mal. Si le mauvais penchant existait certes déjà avant le péché, il était incarné par le serpent et ne faisait pas partie intégrante de l’homme. Extérieur à lui, il avait la possibilité de le faire trébucher. Pour contrebalancer le mauvais penchant, l’Eternel a créé la Torah, force capable de le subjuguer et assurant ainsi une protection à l’homme contre ses attaques. Toutefois, suite au péché, le mal s’introduisit en l’homme, qui devint foncièrement mauvais, animé de désirs physiques. Dès lors, survint le besoin du vêtement pour recouvrir le corps de l’homme, siège de tendances animales et mauvaises, et l’aider à dominer son penchant.
A présent, notre contradiction se trouve résolue. Avant le péché, la grandeur d’Adam et de ‘Hava les dispensait de se recouvrir, car, vu leur pureté extrême et l’absence de mauvais penchant en eux, ils n’avaient rien à cacher. Depuis que ce péché a été perpétré, le mal investit l’homme, qui doit donc couvrir son corps par des vêtements. Le concept du vêtement n’existe que sur terre ; il n’a pas de place dans le monde spirituel des anges.
Cela étant, les nations du monde ont inversé le but véritable du vêtement, en lui donnant sciemment un caractère impudique et léger, de sorte à amplifier l’impureté dans le monde. Alors qu’à l’origine, il avait été conçu pour cacher les mauvaises tendances de l’homme, l’aider à dompter son penchant et s’élever spirituellement, voilà qu’ils l’utilisent pour mettre le corps en valeur et le rendre séduisant.
D’où la prépondérance que la Torah accorde aux coutumes vestimentaires et l’éloge fait à nos ancêtres qui les respectèrent. L’habit du Juif se distingue de celui du non-juif, pas uniquement par son aspect et son style, mais aussi et surtout par son essence et sa fonction. En Egypte, les enfants d’Israël restèrent fidèles à ces coutumes afin de se distinguer de la conception des autochtones sur le rôle du vêtement. Ceci leur donna le mérite de devenir le peuple de l’Eternel, appelé à recevoir la Torah, ce qui leur valut la délivrance.
La coutume des Sefaradim est que les jeunes qui ne sont pas mariés portent tout de même le Talit Gadol pour la Tefila de Cha’harit. Même s’ils portent un Talit Katan, ils mettront aussi le Talit Gadol pour prier. Il sera bon d’habituer les plus jeunes à porter le Talit Gadol pour la Tefila. Même si selon la stricte loi il n’y a pas d’obligation de porter un Talit Katan, celui qui a la Crainte du Ciel en portera un tout de même car c’est une très belle Mitsva.
Yalkout Yossef
Quand on parle à autrui d’une tierce personne, on ignore ce que cela va entraîner et comment nos propos seront ensuite répétés. Il se peut qu’ils arrivent ensuite aux oreilles de celle-ci ou même qu’ils lui soient directement prononcés. C’est pourquoi il est interdit de raconter sur son prochain toute parole qui risquerait de l’humilier ou de le peiner si on la disait devant lui, même si elle ne contient aucun blâme. Par exemple, il est interdit de raconter que quelqu’un est un baal téchouva, si celui-ci est sensible à ce sujet. Cela reste valable même dans une communauté où les repentis jouissent d’une grande estime.
Hafetz Haim
La merveilleuse histoire suivante, qui est arrivée de nos jours, est citée dans le livre « Aleinou Lechabea’h » :
Cela se passe à l’époque des grèves municipales qui ont eu lieu à Bnei Brak. Les éboueurs refusaient de ramasser les ordures, qui s’accumulaient dans les rues, faisant obstacle aux piétons et répandant une puissante odeur fétide qui dérangeait énormément les habitants. Alors, pendant cette grève, nous avons rencontré un voisin qui rendait un service exceptionnel aux habitants de son immeuble. Non seulement il veillait à ce que ses ordures ne dérangent pas les voisins de l’immeuble, mais il nettoyait les poubelles communes, et évacuait de ses propres mains les sacs qui dégageaient une puanteur insupportable pour les emmener loin du quartier, à un endroit où ils ne dérangeraient personne.
Bien que cet homme ait été quelqu’un de très respectable, j’ai été stupéfié de voir qu’il ne prêtait absolument aucune attention à son honneur personnel, et s’occupait de choses dont l’immense majorité des gens préfère s’éloigner et ne pas toucher même du bout des doigts. Cette grève a continué pendant longtemps, mais cet homme n’a pas faibli dans l’accomplissement de ce travail. Tous les jours ou tous les deux jours, il entrait dans l’aire des grandes poubelles, faisait sortir les sacs et les emportait au loin. Un jour, quand beaucoup de sacs s’étaient accumulés et qu’il n’avait pas la possibilité d’accomplir ce travail avec les mains, nous avons vu qu’il avait aussi réquisitionné sa belle voiture. Cette personne honorable a fait rentrer les sacs de poubelle dans sa voiture, il est allé jusqu’à un endroit de rassemblement des sacs, et y a vidé les ordures.
Les choses étaient arrivées à un tel point que nous ne pouvions plus nous contenir, nous l’avons abordé pour lui demander ce qui le poussait à un pareil dévouement pour ses voisins, et pour quelle raison il salissait ses mains et sa voiture de luxe avec des sacs de poubelle, dont tout le monde s’éloignait autant que possible.
La réponse de cet homme noble doit nous enseigner une leçon d’intelligence sur la façon de se comporter avec les voisins. Voici ce qu’il a dit : « J’habite cet immeuble depuis vingt-cinq ans. Pendant tout ce temps-là, j’ai profité d’innombrables fois de mes voisins, qui ont rendu de très nombreux services à moi-même et à ma famille. « Très souvent, quand nous devions sortir, ils ont accepté de garder les enfants qui étaient restés à la maison. Quand nous avions besoin d’un prêt, ils n’ont fait aucun calcul et nous ont donné largement, en se réjouissant avec nous au moment de nos joies ; ils nous ont encouragés aux moments difficiles, et ainsi de suite.
« Je me sens envers eux un devoir de reconnaissance et j’attends tout le temps le jour où je pourrai leur rendre leurs bienfaits. Maintenant que l’occasion se présente, je ne la saisirais pas des deux mains ? » dit ce voisin avec émotion, puis il continua : « Tous les jours, nous nous efforçons de faire du bien aux voisins, mais au moment de la grève, quand de nombreuses personnes se conduisent mal et jettent leurs ordures dans la rue, sans prêter aucune attention à la souffrance que cela inflige à autrui, c’est justement à ce moment-là que je sens que voici, j’ai maintenant une occasion merveilleuse de rendre à mes voisins le bien qu’ils m’ont fait et de les débarrasser de ce grand problème. Aucun effort n’est trop grand à mes yeux pour m’acquitter envers nos excellents voisins. »