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Yaalzou Hassidim N°62
« Il se leva un nouveau roi sur l’Egypte, qui ne connaissait pas Yossef. » (Chémot 1, 8)
Comment est-il possible que le nouveau roi d’Egypte n’avait pas entendu parler de Yossef, de son génie grâce auquel son pays avait échappé aux affres de la famine ? Notre question garde toute son acuité si l’on considère l’avis selon lequel il s’agissait du même roi, Paro, qui l’avait nommé vice-roi et feignait simplement ne pas le connaître. Comment put-il oublier l’homme ayant sauvé son royaume et dirigé sa gestion économique pour pourvoir à la subsistance de tous ses habitants ? Comment celui qui estima sincèrement Yossef et l’honora changea-t-il soudain de dispositions à son égard et vis-à-vis de son peuple ?
Une autre question se fait jour à la lecture du verset « Yossef mourut, ainsi que tous ses frères, ainsi que toute cette génération » (ibid. 1, 6). A la fin du livre de Béréchit, la Torah nous avait déjà informés du décès de Yossef. En outre, pourquoi nous annonce-t-elle ici celui des autres chefs de tribus et de tous les membres de leur génération ? Le Or Ha’haïm propose une démarche explicative ; nous développerons la nôtre, avec l’aide de D.ieu.
Il est écrit : « Or, les enfants d’Israël avaient fructifié, pullulé (…) et la contrée en fut remplie. » (Ibid. 1, 7) Nos Maîtres commentent (Yalkout Chimoni, Chémot 162) : « Ils emplirent les théâtres et les cirques ; aussitôt, des lois de discrimination furent prononcées. » Autrement dit, avant leur asservissement, les enfants d’Israël avaient déjà commencé à déchoir. Ils avaient délaissé les lieux d’étude, implantés par Yéhouda sur l’ordre de Yaakov, pour se mêler aux Egyptiens et profiter de leurs attractions.
Les versets cités plus haut décrivent en fait le déroulement des événements, la chute spirituelle de nos ancêtres à l’origine de leur asservissement. La mort de Yossef et de sa génération, qui vivaient sous l’influence sainte de Yaakov, entraîna dans son sillage la disparition de la spécificité du peuple juif. Une nouvelle génération, ne se comportant pas à l’aune de la tradition ancestrale, se leva et se laissa influencer par la culture égyptienne. Le Midrach précité ajoute que, suite au décès de Yossef et de ses frères, les Juifs cessèrent de pratiquer la circoncision, à l’exception de la tribu de Lévi. Cela étant, revenons à notre question : comment le nouveau roi put-il ignorer Yossef ? Connaître quelqu’un, c’est se lier à lui. Paro connaissait Yossef et l’estimait, mais, il ne voyait pas de lien entre lui et les membres du peuple juif, assimilés, de cette période.
Il avait perçu en Yossef un homme saint, animé de l’esprit divin. De même, il considérait Yaakov comme un saint et avait reconnu l’efficacité de sa bénédiction – suite à laquelle les eaux du Nil montaient à ses pieds. Il avait connu les Hébreux lorsqu’ils se confinaient dans la région de Gochen, dans les synagogues et lieux d’étude. Or, à présent, ils délaissaient cet héritage et se mettaient à imiter les autochtones. Paro en déduisit qu’il s’agissait d’une autre nation, sans aucun rapport avec celle de l’époque. S’étant écartés des valeurs prônées par leurs pères, Paro considéra qu’ils rompirent la chaîne les liant à eux et perdit toute estime pour eux.
Tel est le sens profond de sa non-connaissance de Yossef mentionnée par le texte ; il ne fit pas le lien entre les membres actuels du peuple juif et ceux de la génération précédente, contemporains de Yossef. Ne se sentant plus redevable vis-à-vis des Hébreux de cette génération, il en vint à fomenter de mauvais desseins à leur encontre pour les exterminer. Ce Paro, « qui ne connaissait pas Yossef », asservit sa descendance. Pourtant, il gracia la tribu de Lévi, totalement impliquée dans l’étude de la Torah, et la dispensa des travaux forcés, lui permettant de se vouer à cette tâche. Car, il vit en elle la continuation de Yaakov et de Yossef et l’honora en tant que telle.
Il en résulte que, lorsque les enfants d’Israël adhèrent à la Torah et l’étudient, même un mécréant comme Paro, représentant des forces impures, reconnaît leur sainteté et s’y soumet. Contre son gré, il permet le maintien de la sainteté et l’agrandissement de ses frontières dans son pays. De sa propre initiative, il réserva la région de Gochen à nos ancêtres, afin qu’ils puissent s’y installer sereinement et se consacrer à la Torah et au service divin. Car, lorsque la sainteté et la pureté règnent dans toute leur puissance, les forces impures se dissipent automatiquement. Par contre, quand le peuple juif tourne le dos à sa tradition et adopte une autre culture, il leur donne la force de prendre le dessus.
Il s’agit là d’un principe de base régissant la pérennité du peuple juif à travers l’histoire. Même lorsque nous sommes exilés dans un pays étranger, telle une brebis entourée de soixante-dix loups, si nous nous attachons fermement au respect des mitsvot, nos ennemis feront la paix avec nous et seront impuissants. Nos accusateurs ne pourront ouvrir leurs bouches et seront contraints de nous honorer et de nous protéger. Mais, si nous tentons de nous rapprocher d’eux, de nous mêler à eux et de les imiter, ils se lèveront contre nous et prononceront de nouveaux décrets à notre encontre pour nous éloigner d’eux.
Ce phénomène est un effet de la grâce divine. Par ce biais, l’Eternel nous permet de préserver notre spécificité de peuple élu à travers les exils successifs. « Car le Seigneur ne délaisse pas Son peuple, et Son héritage, Il ne l’abandonne pas » : même lorsque nous avons le statut de « peuple », Il ne nous délaisse pas et s’efforce de nous ramener vers Lui et de nous libérer au plus vite.
️Il sera permis d’installer une alarme dans le Aron Hakodech (armoire dans laquelle on dépose les Sifré Torah) et même d’y passer des fils électriques car c’est dans un souci de protéger les Sifré Torah. Si on remplace le Aron Hakodech par un autre plus grand , on pourra se servir du premier comme d’une bibliothèque pour y entreposer un Talmud, des Houmachim ou des Sidourim. On pourra mettre un Sefer Haftarot dans le Aron Hakodech à cote des Sifré Torah. Par contre, on ne pourra pas utiliser les rimonim du Sefer Torah pour les mettre sur le Sefer Haftarot. Il faudra acheter des rimonim spécialement pour le Sefer Haftarot. Il est permis d’utiliser la parokhet (rideau) du Aron Hakodesh afin de l’utiliser pour une Houppa ou pour décorer les murs de la Soucca.
Yalkout Yossef
Concernant l’interdit de médire, il n’y a pas de différence si notre auditeur est juif ou non-juif. Certains se trompent à ce sujet en décriant devant un non-juif, par exemple, la marchandise que lui a vendue un Juif ou le travail qu’il a fait pour lui. En se comportant ainsi, on entraîne souvent à ce dernier des dommages ou de la peine, voire même la perte de son gagne-pain.
Hafetz Haim
L’incroyable zèle de Rav Eliachiv zatsal était bien connu par les habitués de sa maison. Chaque matin, lorsqu’il se levait pour entamer une nouvelle journée de service divin et d’étude de la Torah, à peine quelques instants après qu’il avait ouvert ses yeux, il était déjà penché sur son livre de Guémara…
Tous connaissaient également sa noblesse durant l’étude. Quand il avait besoin d’un livre, même lorsqu’il était très souffrant et se déplaçait difficilement avec son déambulateur, sans hésiter un instant, il se levait vaillamment pour aller le chercher tout seul. Une fois qu’il avait rejoint sa place, il s’y effondrait presque, le livre en main, tant il avait déployé d’efforts. En dépit de ces limitations physiques, c’est avec le même entrain qu’il se levait chaque matin pour poursuivre le cantique de sa vie, celui de la Torah. Quelques minutes plus tard, il était assis à côté de sa Guémara, tandis qu’il oubliait complètement le monde l’entourant, y compris ses propres souffrances.
Malgré son zèle exceptionnel pour l’étude, il ne montrait jamais qu’il était pressé lorsqu’il consacrait de son temps aux autres. Assis sereinement, il écoutait patiemment ses visiteurs, leur témoignant son intérêt pour les plus petits détails de leur récit et partageant leurs joies comme leurs peines. Quand il devait participer à une sim’ha, il prenait place dans la salle comme s’il disposait de tout le temps du monde. Uniquement lorsqu’il estimait être quitte de son devoir de faire apparition, il ne perdait pas un instant pour se diriger vers la sortie.
Son chauffeur lui demanda une fois combien de temps il comptait rester au mariage auquel il l’avait conduit. Sa réponse pertinente nous permet de comprendre comment il jonglait judicieusement avec l’étude, prioritaire à ses yeux, et son désir de réjouir autrui : « Le temps qu’on me prenne en photo… » Et effectivement, il entra dans la salle et ôta son chapeau afin de donner l’impression de n’être pas pressé. Les photographes arrivèrent aussitôt, le prirent sous tous les angles, y compris avec les principaux intéressés de la fête.
Deux minutes plus tard, il remit son chapeau et prit congé. De retour vers son chauffeur, Rav Eliachiv lui expliqua qu’en réalité, les gens n’ont pas besoin qu’il vienne pour danser avec eux, mais essentiellement pour qu’il figure sur leurs photos. C’est ce qui les réjouit le plus, aussi calcule-t-il de cette manière le temps qu’il doit rester sur place.