ב“ה
Yaalzou Hassidim N°60
« Alors Yéhouda s’avança vers lui en disant : “De grâce, seigneur (…).” » (Béréchit 44, 18)
En marge des versets « Car voici, les rois s’étaient ligués, mais ensemble ils ont disparu (…) un frisson s’empara d’eux » (Téhilim 48, 5-7), nos Maîtres commentent (Midrach Rabba 93, 2) : « “Car voici les rois” : il s’agit de Yéhouda et de Yossef. “Mais ensemble ils ont disparu” : l’un s’emplit de colère contre l’autre, et l’autre contre le premier. “Un frisson s’empara d’eux” : il s’agit des tribus qui dirent : ‘Les rois rivalisent l’un avec l’autre. Pourquoi s’immiscer dans leurs affaires ? Il sied à un roi de traiter avec un roi.’ C’est pourquoi “Yéhouda s’avança vers lui” ; lui seul s’approcha, tandis que tous les autres frères se tinrent de côté. » Ce Midrach explique pourquoi les autres frères de Yossef ne se mêlèrent pas de sa discussion avec Yéhouda. Pourtant, il est certain qu’ils avaient, eux aussi, leur mot à dire et auraient tout aussi bien pu se justifier auprès de Yossef et lui affirmer qu’ils n’avaient pas volé sa coupe. Pourquoi donc se turent-ils ?
Pour répondre, notons tout d’abord que, dans toutes les sections de la Torah, la couronne de la royauté a été exclusivement donnée à Yéhouda. D’un commun accord, toute la fratrie décida de le couronner et d’accepter son autorité, dans tous les domaines, sans la moindre contestation.
Il est écrit : « Ce fut, en ce temps-là, Yéhouda s’écarta. » (Béréchit 38, 1) Rachi en déduit : « Cela nous enseigne que ses frères le rabaissèrent de sa dignité, lorsqu’ils constatèrent la souffrance de leur père. Ils lui dirent : “C’est toi qui as dit de le vendre. Si tu nous avais dit de le ramener à la maison, nous t’aurions écouté.” » En d’autres termes, toutes les tribus faisaient confiance à Yéhouda et obtempéraient à ses ordres qu’elles considéraient comme sacrés. Yaakov, conscient de la supériorité de Yéhouda sur ses autres enfants, plaçait lui aussi son entière confiance en lui. Nous trouvons, à cet égard, que lorsque Réouven promit à son père de lui ramener Binyamin, il se montra réticent, alors qu’il accepta immédiatement ce même engagement émanant de la bouche de Yéhouda – « C’est moi qui réponds de lui, c’est à moi que tu le redemanderas » (Ibid. 43, 9). Car, en vertu de sa position de roi, le patriarche savait qu’il pouvait pleinement compter sur lui.
A l’avenir, le sceptre royal restera également entre les mains de la tribu de Yéhouda, et ce jusqu’à la venue du Machia’h, comme il est dit : « Le sceptre ne quittera pas Yéhouda, ni le législateur sa descendance, jusqu’à ce que vienne Chilo. » (Ibid. 43, 9) Si l’ensemble des tribus acceptèrent Yéhouda comme roi et dirigeant, l’Eternel leur donna Son aval et décida de lui octroyer la royauté à jamais. D’ailleurs, même le roi Messie descendra de lui. Cette royauté, acceptée à l’unanimité par les tribus, se maintiendra éternellement.
Dès lors, nous sommes en mesure de comprendre pourquoi les autres frères ne se mêlèrent pas de la discussion qui se tint entre Yossef et Yéhouda : ils considéraient ce dernier comme leur roi auquel ils vouaient une obéissance absolue. Ils se conformaient avec la plus haute fidélité à ses instructions et à sa position. Ils ne voyaient donc pas l’intérêt d’exprimer la leur, puisque Yéhouda leur indiquerait le daat Torah, exigeant une soumission absolue. Même s’ils avaient eu un avis personnel sur le sujet, ils se seraient tus pour laisser leur chef trancher. Il s’agit là d’un principe de base du service divin. Il incombe à tout ben Torah de se plier au daat Torah, exprimé par son Maître. Même s’il lui semble étrange ou pas entièrement compréhensible, d’après sa perception limitée, il n’a pas le droit de s’y opposer. Il doit l’accepter aveuglément, au même titre qu’une loi donnée à Moché au Sinaï. La Torah nous ordonne : « Ne t’écarte de ce qu’ils t’auront dit ni à droite ni à gauche. » (Dévarim 17, 11) Nos Sages expliquent (cf. Sifri) que, même si nos Maîtres nous disent que notre droite est notre gauche, et inversement, nous devons y croire.
Telle fut l’attitude des fils de Yaakov, qui considéraient la parole de Yéhouda comme l’expression du daat Torah, auquel ils devaient pleinement adhérer. C’est pourquoi ils gardèrent le silence lors du conflit opposant Yossef et Yéhouda, estimant qu’ils n’avaient pas à exprimer leur point de vue devant celui qu’ils avaient élu roi. De toute manière, ils se plieraient à ses directives, qu’ils vénéraient et respectaient. A présent, la raison pour laquelle seul Yéhouda débattit avec Yossef, pour sauver Binyamin des mains de celui qu’ils prenaient pour l’empereur égyptien, est claire : roi de ses frères, il parlait au nom de tous et était responsable du plus jeune d’entre eux.
Ainsi donc, le devoir de tout Juif est de se plier à l’avis de ses Maîtres, en tout point et en toute circonstance, même s’il ne parvient pas toujours à en comprendre la justesse et la profondeur.
C’est une Mitsva de lire le Shéma avant de se coucher. Celui qui l’a récité est considéré comme s’il « tenait entre ses mains une épée à double tranchant » pour se protéger des Anges destructeurs qui veulent l’attaquer la nuit. Ne pouvant pas faire de Mitsvots ou étudier la Torah pendant son sommeil, c’est à ce moment qu’ils viennent perturber l’homme. Le Shéma le protège donc . Il est bon de lire tout le texte dans le Siddour et non pas se contenter simplement de lire le Shéma : il y a plusieurs petits textes à lire : » Ribono Shel Olam » , « Amapil » … Il est bon d’éduquer les enfants à réciter le Shéma.
Yalkout Yossef
On n’a pas le droit de médire, même si tout le monde a déjà eu vent de nos propos. Car, le fait de dire du blâme d’autrui est interdit en soi. Par exemple, il est prohibé de répéter le blâme figurant dans les journaux sur un Juif. Les médias publient souvent des faits en se basant sur la rumeur. C’est pourquoi il est interdit de prêter crédit à des choses ne trouvant leur source que dans les journaux. Même si on a eu confirmation de ces informations, cela reste interdit de les répéter.
Hafetz Haim
L’éducation est bien plus profitable lorsqu’il existe un bon lien entre l’éducateur et son élève, dans l’esprit du verset de notre paracha, dit au sujet de Yaakov et de Yossef, « Sa vie est attachée à la sienne » (Béréchit 44, 30). Afin d’illustrer notre propos, nous rapporterons une histoire datant d’il y a une cinquantaine d’années. Un ba’hour de la Yéchiva de Ponievitz, ne trouvant pas suffisamment de goût dans l’étude de la Torah, en rechercha ailleurs. Il fut ainsi attiré par un mouvement de jeunesse dati, lui proposant des activités et une formation. Cependant, la Yéchiva exigeait un investissement complet dans l’étude, si bien qu’il se retrouva en dehors de ses murs.
Il s’inscrivit alors dans une autre Yéchiva, mais, là aussi, il continua à fréquenter ce mouvement de jeunesse. Il fut donc de nouveau en conflit avec la direction, qui exigea qu’il cesse ces occupations extérieures et s’implique exclusivement dans l’étude. Son ami, craignant les retombées d’un nouveau renvoi, prit conseil auprès du ‘Hazon Ich zatsal et lui demanda de bien vouloir recevoir ce ba’hour pour lui parler. Le Sage accepta et l’ami parvint à convaincre ce dernier de se présenter à lui.
Le Tsadik les accueillit avec le sourire et un visage avenant. Il leur demanda ce qu’ils étudiaient en ce moment à la Yéchiva et le principal intéressé eut des difficultés à répondre. Il savait tout juste de quel traité il s’agissait. Son esprit était presque entièrement plongé dans ses activités du mouvement de jeunesse et, pour le reste, il était préoccupé par son désaccord avec la direction. Avec une grande joie et une exceptionnelle douceur, le ‘Hazon Ich leur expliqua calmement, par des paroles lumineuses, les enseignements de la Guémara et l’interprétation des Tosfot. Soudain, il les surprit par une question ardue à ce sujet. Ils tentèrent d’y répondre, mais sans succès.
Le Sage sourit et leur dit : « Ce n’est pas grave. Retournez à la Yéchiva et approfondissez le sujet. Consultez vos Rabbanim et les ouvrages à votre disposition et, quand vous avez une réponse, revenez me voir. » Il prit congé d’eux en les bénissant et leur souhaitant la réussite. Lorsqu’ils arrivèrent à la Yéchiva, l’ami du ba’hour revint sur ses pas pour rejoindre la demeure du ‘Hazon Ich afin de l’interroger. Il ne comprenait pas pourquoi il s’était entretenu d’étude avec son compagnon, au lieu de lui parler du motif de sa visite. Il lui répondit par une phrase édifiante : « On ne peut pas prendre à quelqu’un son support sans le remplacer par un autre. »
S’il avait trouvé tant de satisfaction dans les activités d’un mouvement de jeunesse, il était impossible de l’en détacher sans lui proposer une autre occupation passionnante à la place. Car, même s’il acceptait de les abandonner, il tomberait bien vite dans l’ennui et la dépression, ce qui ne serait d’aucune utilité. Il fallait donc raviver son étincelle pour la Torah en lui redonnant goût à l’étude, en la lui présentant comme un défi. De cette manière, attiré par l’étude, il serait prêt à renoncer à ses autres occupations et le ferait de son plein gré. Cette judicieuse approche porta ses fruits et, à l’heure actuelle, ce jeune homme remplit les fonctions de Roch Yéchiva.