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Yaalzou Hassidim N°57
« Un homme lutta avec lui jusqu’au lever de l’aube. » (Béréchit 32, 25)
La lutte de Yaakov contre l’ange tutélaire d’Essav n’a pas encore pris fin. Elle s’est prolongée à travers la guerre des Hasmonéens contre les Grecs, à l’époque de ‘Hanouka, confrontation entre la lumière et l’obscurité. En effet, nos Maîtres interprètent le verset « des ténèbres couvraient la face de l’abîme » en référence à la culture hellénistique, qui chercha à obscurcir les yeux des Juifs et à réduire la lumière de la Torah. Les Hasmonéens les combattirent vigoureusement et redonnèrent à celle-ci ses lettres de gloire.
Or, cette confrontation se poursuit avec force tout au long des générations et ne se terminera qu’avec la venue du Messie, comme le laisse entendre le verset « Un homme lutta avec lui jusqu’au lever de l’aube ». Elle s’étendra jusqu’à la levée de l’aube, la révélation de la lumière du Messie. A chaque génération, la culture hellénistique tente, sous une autre forme, de diffuser son opacité spirituelle au sein du peuple juif pour y faire des ravages. Dans notre génération, elle se présente sous la forme du progrès technologique, avec l’accès à l’Internet mis à notre disposition sur des téléphones portables. Il suffit d’appuyer sur un bouton pour être précipité dans un profond abîme. Malheureusement, nombre d’entre nous sont déjà tombés au piège. Il nous incombe donc d’être très vigilants et de lutter constamment contre l’obscurité, afin de nous en préserver et d’éclairer notre âme de la lumière de la vie, c’est-à-dire de la Torah.
Au sujet de ‘Hanouka, le Ran écrit : « D’après certains, ces jours furent appelés ainsi parce qu’ils campèrent (‘hanou) le 25 Kislev. » Notons que, plutôt que de souligner la victoire des Hasmonéens, nos Sages ont nommé cette fête en rappel au jour où ils terminèrent la guerre. Pourquoi ?
J’expliquerai que justement à l’heure où cette guerre prit fin, commença le véritable combat. Certes, ils vainquirent les Grecs et les anéantirent, mais le désastre spirituel causé par ces derniers était encore persistant. La plupart des Juifs s’étaient hellénisés et avaient abandonné la voie de la Torah et, si la guerre à proprement parler était terminée, celle spirituelle venait juste de commencer. Il fallait dorénavant rejeter la culture grecque et réparer ses dommages dans le peuple juif. C’est d’ailleurs pourquoi les Hasmonéens ne célébrèrent pas publiquement cette victoire en dansant et jouant du tambour, conscients qu’il restait encore beaucoup de travail pour purifier leurs frères égarés de l’influence néfaste qu’ils avaient subie.
Aussi, s’empressèrent ils de chercher de l’huile pure pour allumer le candélabre, symbolisant la lumière de la Torah, de sorte à raviver les âmes juives et les rapprocher de leur Père céleste. Ils trouvèrent alors une petite fiole scellée par le Cohen gadol et, en l’allumant, ils parvinrent à restaurer la lumière de la Torah au sein du peuple juif.
Par ailleurs, le mot ‘hanouka peut être rapproché du mot ‘hinoukh, l’éducation. On a tendance à penser que cette tâche reposant sur les parents ne concerne que les enfants en bas âge.
A priori, les plus âgés, qui sont déjà engagés sur la bonne voie, n’ont plus besoin d’être guidés, comme il est dit : « Donne au jeune homme de bonnes habitudes dès le début de sa carrière ; même avancé en âge, il ne s’en écartera point. » (Michlé 22, 6) Pourtant, il faut savoir qu’un Juif a toujours besoin d’être éduqué. Même s’il mène déjà une existence à l’aune de la Torah, il peut encore progresser, et ce, jusqu’à sa vieillesse. Car, l’élévation spirituelle n’a pas de fin et de nouveaux sommets peuvent donc être atteints. Un homme parvenu à un très haut niveau n’a cependant pas atteint la perfection. D’ailleurs, plus on progresse et se rapproche de l’Eternel, plus on réalise ses manquements et le chemin qu’il nous reste encore à parcourir.
Notre manière de procéder à l’allumage des bougies de ‘Hanouka nous livre un précieux enseignement relatif à l’éducation. Le premier jour, nous en allumons une, le second deux et ainsi de suite, amplifiant chaque jour la lumière de la Torah. On veillera à ne pas sauter d’un bond à un niveau spirituel très élevé, car on risquerait bien vite de retomber. On ne se contentera pas non plus de celui déjà atteint, en se reposant sur ses lauriers. Mais, on optera pour une ascension graduelle, avançant doucement et sûrement. On s’efforcera de faire un petit pas de plus au quotidien.
Les Grecs cherchèrent à faire progressivement oublier la Torah du peuple juif. Conscients que nos ancêtres n’accepteraient pas de l’abandonner de but en blanc, ils ne leur ordonnèrent pas immédiatement de quitter les lieux d’étude et de prière. Ils agirent avec ruse, en construisant à proximité de ceux-ci des salles de sport et des théâtres, prétendant les mettre à leur disposition pour qu’ils puissent renforcer leur corps afin de mieux servir l’Eternel. Ainsi, de manière sournoise, ils les attirèrent vers leur culture impure, qui exerça de plus en plus son influence sur eux ; pour finalement les mettre totalement à l’écart de la Torah.
Cette tactique doit être utilisée pour la sainteté et la pureté qu’il nous incombe de renforcer perpétuellement. Avec constance, on ira ainsi de progrès en progrès en raffermissant notre crainte du Ciel et en fixant des moments pour étudier la Torah.
Cuire du Halavi dans un four Bassari
La première règle à respecter est un délai de 24 heures entre la cuisson d’un met carné et celle d’un met lacté. Passé ce délai, il faudra bien le nettoyer et retirer les graisses qui s’y trouvent. Enfin, il faudra chauffer le four à température maximum pendant une heure (ou faire une pyrolyse si le four le permet). Il faudra aussi avoir un plateau de four pour le lait et un plateau pour la viande, ou alors utiliser le même plateau mais à condition qu’il soit recouvert de papier aluminium et que l’aliment soit cuit dans un ustensile jetable en aluminium. Il faudra aussi que la surface séparant le plateau de l’ustensile soit tout à fait sèche (sans quoi il y aura transmission de particules).
Yalkout Yossef
Evoquer le passé de quelqu’un peut s’apparenter à de la médisance. C’est le cas si celui qui émet ces propos ou son auditeur considère ce fait passé comme du blâme, même si ce n’en est pas. Nos Maîtres nous enseignent : « Là où les repentis se tiennent, les justes parfaits ne peuvent se tenir. » (Brakhot 34b) Le fait d’être un baal téchouva n’est donc pas du tout condamnable, bien au contraire. Toutefois, il est interdit de raconter d’un individu qu’il l’est, si on a du mépris, ou son auditeur, pour de telles personnes.
Hafetz Haim
Un jour, un groupe de voyous a fait irruption dans la maison du gaon Rabbi Yossef ‘Haïm Zonnenfeld, Rav de Jérusalem, en le menaçant de mort. Le Rav a commencé par réagir avec calme et pondération face à la frénésie des brigands. Mais son sang-froid les irritant, ils se sont mis à se déchaîner de plus belle. Lorsqu’il a vu qu’ils dépassaient toutes les limites, le Rav a déchiré sa chemise, découvrant ainsi son cœur. Il s’est soudainement levé de sa chaise, s’est tenu face à eux puis leur a parlé d’une voix forte et résolue : « Je suis prêt à sanctifier le nom de D. ! Tirez-moi dessus, assassinez-moi ! Je ne bougerai pas de l’épaisseur d’un cheveu ! » Face à cette attitude déconcertante, les agresseurs ont reculé et se sont enfuis.
Plus tard, comme il est rapporté dans le livre « HaIch al Ha’Homa », le Rav a expliqué son comportement et la raison pour laquelle il avait été sauvé. Il s’agissait d’une histoire qui avait eu lieu dans la petite ville polonaise de Sadik.
A Sadik vivait un délateur juif qui terrorisait ses voisins coreligionnaires. Cet accusateur était la cause de nombreuses souffrances chez les habitants, qui avaient tous peur de lui. De plus, comble d’insolence, il exigeait d’être installé chaque Chabbat au mizra’h dans la grande synagogue et d’être appelé à la Torah le sixième. Un jour, le Rav du village est décédé et a été remplacé par l’un des grands en Torah. Lorsque ce nouveau Rav a eu écho des actions du dénonciateur et de son impertinence, il a décidé d’appliquer la mitsva de « Ne craignez pas qui que ce soit », et de mettre fin aux agissements de cet accusateur dans la synagogue. Un Chabbat, le Rav est donc apparu dans la grande synagogue, et alors que le gabaï de la communauté appelait le délateur à monter à la Torah, il a frappé fortement le pilier qui était face à lui et s’est écrié : « Qu’as-tu comme lien avec la Torah ? Comment une bouche impure et répugnante qui livre l’argent et les âmes d’Israël aux autorités peut-elle bénir la sainte Torah ? » Pris de court, le dénonciateur a d’abord tenté de frapper le Rav, mais les fidèles l’en ont empêché. Humilié et en colère, il s’est furieusement dirigé vers la sortie et a quitté les lieux après avoir pointé un doigt menaçant vers l’assemblée et crié : « Je vous donnerai une bonne leçon ! » Quelques mois plus tard, le Rav a été invité pour faire une circoncision dans l’un des villages des alentours. En chemin, les deux disciples qui l’accompagnaient ont soudain aperçu le fameux délateur sur son cheval venir à leur rencontre au galop. Ils ont alors été saisis d’une grande frayeur, mais le Rav restait calme et serein. Le cheval s’est avancé vers eux au galop, l’homme en est descendu à la hâte et s’est approché rapidement du Rav. A la stupeur des disciples, le dénonciateur s’est tenu aux côtés du Rav puis s’est courbé à ses pieds et a dit d’une voix implorante : « Notre maître, pardonnez-moi. Pardonnez-moi d’avoir fauté envers vous. » Puis il a à nouveau sauté sur son cheval et a disparu à l’horizon. Alors qu’ils poursuivaient leur chemin pour arriver à bon port, le Rav leur a dit : « Laissez-moi vous expliquer cet événement bouleversant. En le voyant galoper sur son cheval et s’approcher de nous, j’ai cherché un secours dans l’un des versets de la Torah. C’est ainsi que s’est présenté à moi le verset des Proverbes (27,19) : « Comme dans l’eau le visage répond au visage, ainsi chez les hommes les cœurs se répondent. » Je me suis alors immédiatement mis à chercher des arguments en faveur de cet individu. ‘Combien il doit être malheureux d’avoir dégringolé aussi bas ! Il a certainement besoin de pitié et de miséricorde. Qui sait, peut-être que s’il avait reçu une meilleure éducation dans son enfance, il ne serait pas parvenu là où il en est arrivé ?’ Ainsi, j’ai continué à le juger favorablement jusqu’à émouvoir ma pitié envers lui et à effacer de mon cœur toute trace d’animosité à son égard. De ce fait, le principe ‘Comme dans l’eau le visage répond au visage’ s’est mis à fonctionner et il a commencé à son tour à méditer : ‘Le Rav a peut-être raison. Il n’a certainement pas agi de la sorte pour être blessant mais son acte venait probablement d’une intention pure et pour l’amour du Ciel.’ Grâce à ces bonnes pensées, son cœur s’est adouci et il est venu me demander pardon. »
Quand le Rav Yossef ‘Haïm Zonnenfeld a terminé de raconter cette histoire, il a ajouté : « C’est exactement ce à quoi j’ai pensé en voyant les cinq voyous me menacer avec leurs poings.