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Yaalzou Hassidim N°54
« La vie de Sarah fut de cent vingt-sept ans ; telle fut la durée de sa vie. » (Béréchit 23, 1)
Pourquoi cette paracha a-t-elle été intitulée d’après le nom de Sarah plutôt que, par exemple, d’après celui d’Eliezer qui se dévoua pour rechercher la conjointe adéquate à Its’hak ?
En marge du verset « toutes les âmes qu’ils avaient faites à ‘Haran » (Béréchit 12, 5), nos Maîtres expliquent qu’Avraham convertissait les hommes et Sarah les femmes.
Le mot guèr, se référant notamment au converti, renvoie également à l’étranger, à un homme errant d’un lieu à l’autre et n’ayant pas de domicile fixe, comme dans le verset « car j’étais un émigré dans une terre étrangère » (Chémot 18, 3). L’homme a tendance à penser que ce monde est une fin en soi, qu’il y vit de manière fixe et éternelle. Aussi s’efforce-t-il de s’assurer une position honorable et confortable, afin de pouvoir mener une vie heureuse. Il investit presque tous ses efforts dans ce sens.
Or, le premier patriarche, épaulé par son épouse, s’évertuèrent à expliquer à leurs contemporains leur erreur : ce monde n’est qu’éphémère et la vie de l’homme limitée, comme il est dit : « La durée de notre vie est de soixante-dix ans et, à la rigueur, de quatre-vingts ans. » (Téhilim 90, 10) Quel était donc l’intérêt de s’investir tellement dans leur existence sur terre, alors qu’ils n’y étaient que de passage ?
A travers leur conception juste du monde, Avraham et Sarah modifièrent celle des autres hommes, qui se mirent à réfléchir différemment. Ils leur enseignèrent la vérité selon laquelle ce monde n’est pas une fin, mais uniquement le moyen d’atteindre le véritable but, des acquis en Torah et en mitsvot, permettant eux-mêmes l’accès au monde futur, éternel et véridique.
C’est la raison pour laquelle le verset parle des « âmes qu’ils avaient faites à ‘Haran », car ils firent d’eux de nouvelles personnes. Ils réalisèrent une véritable métamorphose en leur sein, dans l’esprit de l’affirmation de nos Sages : « Un converti est semblable à un nouveau-né. » (Yévamot 22a) Un individu concevant différemment la vie est un nouvel homme.
Nous pouvons nous demander pourquoi Avraham, qui était très riche – « Avraham était très riche en bétail, en argent et en or » (Béréchit 13, 2) –, ne se fit pas construire un somptueux palais, mais se contenta d’une simple tente. Car, il désirait ainsi enseigner à ses descendants le caractère éphémère de ce monde, dans lequel il ne valait donc pas la peine de s’investir.
Telle fut également la ligne de conduite de nombreux Tsadikim de notre peuple, qui méritèrent de se hisser à un haut niveau parce qu’ils quittèrent leur demeure pour s’installer dans un lieu de Torah.
Conscients que ce monde n’est que provisoire, ils furent prêts à s’exiler et à endurer des souffrances pour gagner des acquis en Torah.
Tel est donc le sens de notre verset introductif, « La vie de Sarah fut de cent vingt-sept ans ; telle fut la durée de sa vie » : toute sa vie durant, la matriarche s’investit dans la mission qu’elle s’était donnée, ramener des âmes sous les ailes de la Présence divine. Elle soulignait aux autres femmes le caractère éphémère de ce monde et leur permettait ainsi de prendre conscience de leur réelle raison d’être. De cette manière, elle exerçait son influence sur son entourage. Lorsqu’on place quelqu’un face à la vérité et lui demande ce qu’il répondra lors du jugement ultime, s’il est honnête, il se remettra immédiatement en question et se repentira.
Notons que le terme ‘hayé (vie de) équivaut numériquement à coa’h, signifiant force. Nous y lisons en filigrane que, tout au long de son existence, Sarah déploya toute son énergie à l’enseignement de la vérité à l’humanité : tous sont des étrangers dans ce monde. Elle allumait en eux une flamme sainte, leur permettant de se vouer au service de l’Eternel.
Dès lors, nous comprenons pourquoi cette paracha a été intitulée d’après le nom de Sarah : pour nous enseigner que, malgré son décès, elle continue à vivre parmi nous, à travers la ligne de conduite qu’elle nous a transmise. En étant fidèles à ses enseignements, nous perpétuons son existence.
Pour conclure, soulignons l’efficacité des démarches conjuguées d’Avraham et de Sarah dans le rapprochement des êtres humains de leur Père céleste. En effet, il arrive souvent que la paix conjugale d’un foyer soit fragilisée par le retour aux sources de l’un des conjoints. Par exemple, si le mari a eu le mérite de découvrir la vérité et que son épouse n’en a pas encore eu la chance, des divergences d’opinions apparaissent entre eux. Le cas de figure contraire est aussi possible.
Avraham et Sarah, conscients de ce risque, travaillaient en harmonie. Avraham convertissait les hommes et leurs garçons, et Sarah les femmes et leurs filles. De cette manière, ils ancraient dans tous les membres de la famille une crainte de D.ieu pure, si bien qu’une famille entière découvrait l’existence du Créateur et Le servait d’un cœur entier.
️Il faudra faire bien attention de toujours être pudique et ne pas dévoiler une nudité lorsque l’on s’habillera le matin, car Hachem remplit le monde de sa gloire. C’est pour cela que l’on s’empressera de s’habiller et ne pas rester trop longtemps dénudé par manque de respect envers le Créateur. Même dans un endroit où l’on a l’habitude de ne pas être habillé comme une salle de bains, on fera tout son possible pour mettre ses habits le plus proche de nous, ainsi une fois la douche terminée on s’habillera immédiatement. Il faudra faire attention que ses habits ne dégagent pas de mauvaise odeur surtout quand nous étudions afin que l’on pas dénigre pas la Torah.
Yalkout Yossef
Il est interdit de prononcer des paroles de blâme sur quelqu’un, même si celui qui les émet ne les considère pas comme péjoratives. De même, il est prohibé de dire des propos qui, en soi, ne sont pas du blâme, mais qui sont considérés comme tels, soit par leur auteur, soit par leur auditeur. Par exemple, dans certains cas, on n’a pas le droit de parler de l’aspect extérieur d’un individu ou de sa manière de se vêtir. Même si sa présentation n’a rien de réprimandable, on ne doit pas dire qu’il s’habille d’une certaine manière si soi-même ou son auditeur le regarde d’un mauvais œil.
Hafetz Haim
Un Rav important reçut une proposition de chidoukh plutôt attirante pour son fils : la fille d’un riche notable, qui s’engageait à pourvoir à toutes les dépenses du mariage ainsi qu’à l’entretien du couple. Le Rav et son fils se rendirent en diligence dans la lointaine ville où vivait la famille du notable dont on leur avait vanté les mérites.
À l’issue d’une éreintante journée de voyage, ils firent escale dans une auberge. Le matin, avant de reprendre la route, ils se renseignèrent auprès du maître de céans : connaissait-il Reb Moché, ce Juif bourgeois avec qui ils envisageaient de s’allier ?
« Bien sûr, leur répondit l’autre.
– Que pouvez-vous nous apprendre sur lui ?
– Que pourrais-je vous dire, si ce n’est que quand je lui serre la main en guise de salut, je me hâte ensuite de compter mes doigts pour être sûr qu’il ne m’en manque pas un… C’est un escroc, un menteur, un voleur, un brigand… »
L’aubergiste compléta le tableau bien peu reluisant du célèbre notable par le récit de ses malversations. C’en était trop pour le Rav et son fils, qui décidèrent aussitôt de faire demi-tour et de renoncer au chidoukh.
Sur le chemin du retour, le Rav dit à son fils : « Je comprends à présent pourquoi Eliézer eut besoin d’un raccourcissement miraculeux de la route pour arriver au plus vite auprès de Rivka. Imagine-toi qu’il ait fait la route à pied et soit au passage entré dans une auberge où il se serait renseigné sur Lavan et Bétouël. Que lui aurait-on appris ? Que mis à part son nom, Lavan était tout sauf “blanc” ? Que Bétouël, comme son nom l’indique, avait une relation avec toute jeune fille de la ville avant qu’elle se marie ? Et le chidoukh n’aurait certainement pas eu lieu. C’est pourquoi Hachem raccourcit miraculeusement le trajet. Ainsi, Eliézer arrivait à destination sans avoir pu prendre le moindre renseignement avant son arrivée. »
On raconte à ce propos un incident qui eut lieu alors que le Rav Eliachiv séjournait dans un hôtel à Netanya. Des vacances centrées autour d’une étude intense et enthousiaste, vous l’aurez deviné. Et son emploi du temps était inchangé : il se levait comme d’habitude à deux heures du matin pour se lancer dans un Limoud plein de flamme.
Une nuit, alors qu’il étudiait sur sa mélodie coutumière, il entendit frapper à sa porte. Une femme se présenta et lui demanda de baisser la voix : le bruit l’empêchait de dormir.
« Vous avez raison, je vais étudier à voix basse », répondit-il en s’excusant. Il baissa la voix et continua à étudier. Pendant toute la fin du séjour, il fit très attention de ne plus déranger cette personne.
Des dizaines d’années plus tard, un petit-fils de Rav Eliachiv le consulta sur une proposition de chidoukh avec la petite-fille d’un célèbre Roch Yéchiva. À peine en avait-il mentionné le nom que le Gadol sursauta : la grand-mère de la jeune fille proposée n’était autre que la vacancière qui s’était plainte du « bruit » causé par son étude. Dans cette famille, les enfants n’avaient vraisemblablement pas été éduqués dans un amour de la Torah absolu, et le Rav s’opposa à cette alliance.