Yaalzou Hassidim N°53

« Et Hachem dit : si j’ai trouvé grâce à tes yeux, je te prie, ne passe pas ainsi devant ton serviteur » (Béréchit 18, 3)

Avraham a reçu l’ordre de se circoncire, et Hachem, voyant qu’il souffrait beaucoup, est venu lui rendre visite. Or lorsque Avraham aperçoit des invités, il demande à Hachem de l’attendre, et court accueillir les invités, comme l’explique Rachi. Les Sages expliquent que nous apprenons de là que « l’hospitalité est plus importante que d’accueillir la Chekhina ».

On peut se poser la question suivante : on trouve dans le traité Berakhot qu’il est interdit de s’interrompre au milieu de la prière pour saluer quelqu’un, et même si c’est le roi qui passe au moment où l’on est en train de prier, il est interdit de s’interrompre au milieu, parce qu’au moment de la prière on se tient en face du Roi des rois, qu’il faut respecter plus qu’un roi humain. Et voilà qu’Avraham quitte la présence de Hachem pour accueillir des invités ! Alors pourquoi la halakha n’est-elle pas qu’il est permis d’interrompre la prière pour accomplir la mitsva de l’hospitalité, comme nous le voyons chez Avraham ?

Mais par ailleurs, on peut demander, puisque la halakha n’est pas ainsi, il n’est pas permis d’interrompre la prière pour accueillir des invités, pourquoi Avraham s’est-il conduit ainsi ? A ces questions, que j’ai posées aux élèves de Rabbi Yehonathan Lugassy, j’ai trouvé bon de répondre après réflexion que les gens simples ressentent la présence de Hachem au moment où ils se tiennent devant Lui dans la prière de Chemonè Esré, et c’est seulement à ce moment-là qu’ils ressentent toute la puissance de Sa proximité, alors que dans la vie quotidienne ils n’ont presque pas d’occasions de ressentir Sa présence. Par contre, Avraham ressentait la réalité de D. à chaque instant de sa vie, c’est pourquoi apparemment, tout instant qu’il passait à des occupations profanes était considéré comme une interruption, parce qu’il vivait continuellement à l’ombre de Hachem.

En réalité, nous ne trouvons pas qu’il ait tellement été reproché à Avraham de s’être interrompu pour les besoins d’une cause profane, on peut donc en conclure que bien qu’il ait quitté la Chekhina pour accueillir des invités, c’était ce qu’il fallait faire de sa part à lui, parce que pour lui la réalité de la Chekhina n’était pas quelque chose de nouveau, étant donné que toute sa vie, il avait vécu dans la proximité de Hachem.

Mais nous qui sommes de simples humains, qui ne commençons même pas à approcher du niveau d’Avraham, nous ressentons la réalité de Hachem uniquement au moment où nous nous tenons devant Lui en prière, et parce que ces minutes sont précieuses dans la vie d’un juif, il doit en tirer le meilleur parti et en retirer une abondance spirituelle, c’est pourquoi la halakha interdit d’interrompre sa prière pour accueillir des invités. Le verset « Avraham était vieux et avancé en jours » signifie qu’Avraham dominait ses jours et en faisait ce qu’il désirait, ce n’étaient pas les jours qui le dominaient. Alors qu’en ce qui concerne nos jours à nous, il y a de nombreuses personnes qui prétendent qu’elles n’ont pas le temps et ne sont pas maîtresses de leur temps.

C’est parce qu’elles sont dominées par le temps au lieu de dominer le temps, alors qu’Avraham, qui a servi D. toute sa vie, et ressentait Sa présence à chaque instant, pouvait s’interrompre au milieu de la visite de Hachem pour accueillir des invités. Mais nous, qui ne sommes pas arrivés à ce haut niveau, il nous est interdit de nous conduire ainsi, et il serait souhaitable que nous puissions tout au moins ressentir la présence de Hachem avec nous au moment de la prière de Chemonè Esré.

Il faut encore expliquer pourquoi en fait l’hospitalité est plus importante que d’accueillir la Chekhina. On peut expliquer qu’Avraham avait un but qui est un signe en soi, et qui était de mener ses contemporains à se repentir et de rapprocher les gens de leur Père des cieux. Et comme quelqu’un qui se réchauffe les mains à un feu, il est inévitable que celui qui touche leur main soit réchauffé à son tour, ainsi comme il était entièrement imprégné de Torah, de crainte du Ciel et d’amour de D., les invités qui mangeaient chez lui absorbaient eux aussi de cette chaleur spirituelle et reconnaissaient la présence de D. dans le monde. L’accueil des invités précède l’accueil de la Chekhina uniquement lorsque la Chekhina se trouve en permanence avec quelqu’un, comme c’était le cas pour Avraham, et dans une telle situation, ce n’est pas considéré comme une interruption, parce que la réalité de Hachem est constante et ne dépend pas de tel ou tel moment. Mais pour quelqu’un qui n’en est pas encore à ce niveau élevé, il est évident que d’accueillir la Chekhina a la préséance sur l’hospitalité, c’est pourquoi on ne s’interrompt pas au milieu de la prière de Chemonè Esré même pour un roi. Cela ressemble à un roi qui a l’habitude d’être invité tous les jours chez son ami, et il n’est jamais arrivé que le roi manque à cette visite. Si un jour son ami ne peut pas déjeuner avec lui pour une raison quelconque, le roi ne lui en voudra pas, parce qu’il a l’habitude de se trouver chez lui en permanence. Mais si le roi ne vient chez son ami qu’une seule fois, alors l’absence de son hôte au moment du repas éveillerait la colère du roi. Il en va de même chez Avraham, comme il avait l’habitude de se trouver avec la Chekhina continuellement, la colère du Roi ne s’est pas éveillée contre lui quand il est allé accueillir les invités, et l’hospitalité a la préséance sur l’accueil de la Chekhina uniquement à condition que l’homme mérite de conquérir ce niveau et de sentir la présence de Hachem toute sa vie.

Si on a bu sans faire de Berakha alors on avalera et on ne refera pas la Berakha. On devra juste penser dans son cœur à la Berakha sans la sortir de sa bouche. Si on a bu un reviit 86ml sans faire la Berakha rishona il faudra tout de même faire la Berakha finale « Boré nefashot ». Si on a mis de la nourriture dans la bouche sans faire de Berakha alors on pourra la recracher et faire la Berakha (à la condition que la nourriture recrachée ne soit pas dégoûtante). Dans un pareil cas il faudra mettre la nourriture dans le coin de la bouche et faire la Berakha avant d’avaler.

Yalkout Yossef

Il est interdit de colporter, même si on ne dit que la vérité, sans une ombre de mensonge, et ceci même en l’absence de la personne concernée, tout en se disant qu’on aurait parlé de la même manière en sa présence. A fortiori, avoir l’audace de dire à quelqu’un devant les personnes concernées : « Tu as parlé au sujet de telle personne, tu lui as fait telle ou telle chose » est évidemment interdit et cette faute est immense.

Hafetz Haim

Rabbi Salman Moutsafi était âgé de cinq ans lorsqu’il est entré au Talmud Torah, et il connaissait déjà par cœur toutes les parachiot de la Torah avec la prononciation exacte à l’âge de six ans. On raconte qu’un Chabbat, pendant la lecture de la Torah, le ‘hazan a fait une erreur que les fidèles n’ont pas repérée. Le jeune Salman a alors corrigé l’officiant à haute voix, mais son grand-père, de par sa grande modestie, l’a caché derrière son manteau alors que tous les présents étaient stupéfaits d’entendre cet enfant si expert dans la prononciation.

A peine âgé de six ans, il était déjà le plus brillant des élèves de son âge. Un jour, le Talmud Torah devait être visité par des hôtes venus de diaspora accompagnés des chefs de la communauté et du Rav de Bagdad. Le directeur du Talmud Torah a alors décidé de leur présenter le jeune Salman pour qu’ils soient impressionnés par l’étendue de ses connaissances et contribuent ainsi à créer une bonne réputation à l’école et à ses professeurs.

Mais après avoir été mis au courant, le jeune Salman en a décidé autrement. Il a déclaré explicitement au directeur qu’il ne comptait pas profiter de l’honneur de la Torah, qu’il ne voulait pas faire preuve de vanité par rapport à ses amis, et que donc, il n’apparaîtrait pas devant les invités.

Mais puisque le directeur tenait tout de même à présenter son élève aux visiteurs, le jeune enfant l’a informé que, dès l’arrivée des hôtes, il serait contraint de quitter le bâtiment. En entendant cela, le directeur a donné l’ordre de placer aux portes du Talmud Torah un garde qui veillerait à ce que Salman Moutsafi ne sorte pas de l’établissement à ce moment-là. Alors quand les invités sont arrivés, Salman a voulu s’enfuir, mais la porte de sortie était fermée et surveillée par un garde. Immédiatement, il s’est dirigé vers les toilettes pour s’y cacher, et a d’ailleurs raconté par la suite à ce sujet : « Pendant deux heures entières j’ai souffert corps et âme dans le seul but de ne pas m’enorgueillir face à mes amis. »

Alors que Rabbi Salman était âgé de neuf ans, Rabbeinou Yossef ‘Haïm est décédé. Comme le reste de ses amis, le jeune enfant a participé à l’enterrement en pleurant ce tsaddik disparu. Puis, alors qu’on faisait descendre le cercueil dans la tombe, il s’est engagé à étudier la Torah avec plus de persévérance, à se conduire avec piété et abstinence et à combler le vide laissé par le décès de ce dirigeant de diaspora connu pour sa piété et sa sainteté.

Dès lors, il a commencé à devenir comme une fontaine jaillissante. Un autre esprit s’est répandu sur lui, son attitude est devenue plus sainte, il a commencé à se séparer et à se distinguer du reste du monde tandis que toutes ses pensées se tournaient uniquement vers la Torah et le service divin. C’est ainsi qu’il a décidé de se lever chaque nuit à ‘hatsot (milieu de la nuit) pour étudier jusqu’au lever du jour. Mais il était confronté à la question suivante : comment se réveillerait-il puisque son père refuserait de le réveiller régulièrement au milieu de la nuit pour l’emmener étudier avec lui à un si jeune âge ?

Après avoir longuement réfléchi, il a eu une idée. Il a pris une corde dont il a attaché une extrémité autour de sa main et accroché l’autre au verrou de la porte. Ainsi, quand son père se lèverait en milieu de nuit pour partir et tirerait sur le verrou, la main de l’enfant serait tirée aussi, ce qui le réveillerait.

Ce système a fonctionné pendant deux semaines… puis une nuit, son père a remarqué la corde accrochée au verrou et l’a empêché de continuer. Mais puisque « rien ne peut entraver la volonté », il a trouvé un autre moyen : il a attaché un bout de la corde à sa main et a fait descendre l’autre bout à travers la fenêtre jusqu’à l’arrière de la maison. Puis il a demandé à son ami, que les parents autorisaient à se lever à ‘hatsot, de passer par chez lui et de tirer sur la corde. Ainsi chaque nuit, après que son père ait quitté la maison, le jeune Salman était réveillé par son ami et ils se rendaient tous deux au beit hamidrach où ils s’installaient discrètement et étudiaient jusqu’au lever du jour. Ils étudiaient du moussar (qu’ils mettaient ensuite en pratique) pendant environ deux heures, puis du Talmud.

שבת שלום

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