Yaalzou Hassidim N°50

Au sujet du verset « Au commencement (Béréchit) D. créa », nos Sages ont expliqué (Béréchit Rabba 1, 4) : « Le monde a été créé pour la Torah qui est appelée ‘commencement’ (réchit), et pour Israël qui est également appelé ‘commencement’ (réchit). » En effet, la Torah et le peuple d’Israël constituent le but de la Création, et c’est en nous immergeant dans la Torah que nous donnons un sens à la Création. La Torah est l’essentiel de celle-ci et constitue son accomplissement.

La Torah a un tel impact sur quiconque l’étudie que nos Sages la qualifient d’« élixir de vie ». Elle est le fondement de tout, elle protège et sauve chacun de nous. Pourtant, étonnamment, certains grands érudits ont consacré leur vie à l’étude de la Torah pour en fin de compte tomber dans la transgression, comme ce fut le cas entre autres du grand prêtre Yo’hanan (Berakhot 29a). Comment comprendre qu’elle ne les ait pas préservés du péché ?

On ne peut pas attribuer la faute à la Torah, D. nous en garde. En réalité, c’est nous-mêmes que nous devons constamment remettre en question. Même si nous ne nous dérobons pas à notre obligation d’étudier, le moindre écart nous vaut déjà une punition. En effet, chaque petite chose, ou même un petit détail négatif causé par des érudits en Torah, prend les dimensions d’une grande montagne dans les Cieux, et cette légère faute peut nous mener vers un état de dégradation spirituelle.

La preuve nous vient du premier homme : façonné par D., il avait été créé avec une perfection extraordinaire comme le rapporte le saint Zohar (III, 306b) : « L’éclat du talon d’Adam éclipsait celui du soleil. Il était si parfait qu’il ne connaissait pas la notion de nudité, et n’avait même pas de quoi avoir honte lorsqu’il était découvert. La Création ainsi que tous les mondes dépendaient de lui. Il n’y avait en lui rien de superflu, et sa matérialité était insignifiante en regard de sa spiritualité. »

Qui est donc responsable du fait que le serpent, initialement serviteur de D., se soit transformé en un Satan rusé et impie pour détourner l’homme et l’inciter à fauter ? Adam lui-même, en ajoutant à l’ordre de D. l’interdiction de toucher à l’arbre de la connaissance (Sanhédrin 29a). Ainsi, le principe que nous avons de poser des limites et des barrières pour chaque mitsva provient de la présence du mauvais penchant en nous et de notre incapacité à y résister. C’est pourquoi les Sages ont institué une barrière à la Torah, afin de nous éloigner de l’épreuve et de la transgression.

Mais lorsque, au premier jour de sa création, Adam a reçu l’ordre de ne pas consommer de l’arbre de la connaissance, il n’avait aucune raison d’ajouter une haie à cette mitsva sous prétexte que les femmes ont l’esprit léger (Chabbat 33b). En effet, le serpent ne possédait pas encore le potentiel de devenir le Satan : il n’avait pas encore la ruse nécessaire pour détourner ‘Hava et l’inciter à manger de l’arbre de la connaissance, tout comme il n’a pas introduit en eux de mauvaises pensées quand ils étaient nus.

Il aurait dû être conscient du fait que l’esprit de D. était ancré en lui dans les proportions qui lui permettaient de discerner le bien du mal. Il a loué D. pour avoir introduit en lui un souffle de vie rendant son côté bon et spirituel considérablement supérieur à son aspect matériel. Il n’avait donc aucun besoin de consommer du fruit de l’arbre de la connaissance pour être capable de distinguer le bien du mal, car son immense sagesse dépassait sa matérialité.

Adam aurait dû comprendre que tout excès de sagesse cause du tort, comme le dit Kohélet (1, 18) en allusion : « Accroître sa science, c’est accroître sa peine. » Il devait représenter la perfection et la bonne mesure en toute chose ; pourquoi a-t-il donc cherché de nouveaux risques et des grandes épreuves en ajoutant une interdiction qui ne lui avait pas été imposée ?

Il l’a fait parce qu’il soupçonnait sa femme d’avoir l’esprit léger, ce qui n’était pas le cas puisque le mauvais penchant n’existait pas encore : en effet tous deux étaient nus, mais dans la sainteté, la pureté et sans aucune légèreté. C’est en ajoutant cette mesure de précaution qu’il a ouvert, à tort, une porte au mal, et a permis au serpent de séduire ‘Hava en la poussant vers l’arbre sans qu’elle meure.

Un autre grief peut être imputé à Adam pour avoir ajouté à l’ordre de Hachem. En effet contrairement à son appréciation, ‘Hava était intelligente puisque lors de sa création D. l’avait dotée d’une sagesse particulière. Nos Sages enseignent (Nida 45b) que la femme a reçu plus d’intelligence (« bina ») que l’homme, ainsi qu’il est dit « Hachem-D. construisit (« Yiven », de même racine que « bina ») la côte (…) pour en faire une femme » (Béréchit 2, 22).

S’il en est ainsi, du fait de cette intelligence particulière, ‘Hava n’aurait pas dû oser consommer de l’arbre, même si elle l’avait touché, en raison de l’injonction divine et de sa sagesse. Mais elle a été trompée, car du fait qu’Adam lui avait mal transmis l’ordre de D., elle a pu croire qu’en touchant l’arbre elle l’avait déjà transgressé. C’est pourquoi le reproche adressé à Adam est lourd.

De cette manière, la faiblesse d’Adam a été découverte : il n’avait aucune raison d’établir de barrière ni pour lui, ni pour sa femme. Il n’avait rien à craindre, car depuis l’origine il était relié à Hachem et à la sainte Torah.

C’est une Mitsva de lire le Chéma avant de se coucher. Celui qui l’a récité est considéré comme s’il  » tenait entre ses mains une épée à double tranchant  » pour se protéger des anges destructeurs qui veulent l’attaquer la nuit.
Ne pouvant pas faire de Mitsvot ou étudier la Torah pendant son sommeil, c’est à ce moment qu’ils viennent perturber l’homme. Le fait de lire le Chéma est une grande protection. Il est bon de lire tout le texte dans le Sidour et non pas se contenter simplement de lire le Chéma : il y a plusieurs petits textes à lire :  » Ribono Chel Olam  » ,  » Amapil « …
Il est bon d’éduquer les enfants à réciter le Chéma avant de se coucher.

Yalkout Yossef

Les Sages ont dit : le lachon hara tue trois personnes : celui qui parle, celui qui entend, et celui dont on parle. On sait que Doeg a perdu le monde à venir à cause de la médisance, que les habitants de Nov la ville des cohanim, sur lesquels on avait tenu des propos médisants, ont été tués, et que Chaoul a été tué ensuite, parce qu’il avait entendu et cru ces médisances. Il est plus grave d’entendre et de croire que de parler, et les Sages ont dit que celui qui dit du lachon hara et celui qui croit du lachon hara sont dignes d’être livrés aux chiens, ainsi qu’il est dit : « N’accueille point un rapport mensonger. »

Hafetz Haim

Rabbi Chim’on a enseigné : « Etant donné que l’être humain ne sait pas calculer avec exactitude ses moments et ses instants, nous ajoutons une partie de la semaine à la journée sainte du Chabbat. Le Saint béni soit-Il, en revanche, Qui sait calculer avec une précision absolue Ses moments et Ses instants, entre dans le Chabbat avec une rigoureuse ponctualité, et Il nous donne l’impression d’avoir terminé Son œuvre en ce septième jour » (Rachi).
Cette explication de Rachi concernant l’être humain qui ne sait pas déterminer le temps avec précision et doit de ce fait ajouter une partie de la semaine à la sainte journée du Chabbat doit nous éclairer sur la façon d’accueillir ce saint jour. En effet, puisque nous ne savons pas évaluer avec exactitude les moments et les laps de temps, et que de plus, nul ne sait ce que l’instant suivant lui réserve, nous devons être particulièrement vigilants et ajouter le plus possible de la semaine à la sainte journée du Chabbat, afin de ne pas en arriver, D. préserve, à la profaner.
A ce sujet, l’auteur de l’ouvrage ‘Barkhi Nafchi’ raconte :
Un avocat juif très renommé est venu me voir ébranlé et en larmes pour me raconter sa mésaventure : « Vendredi, j’ai pris ma voiture pour aller de Bnei Brak à Jérusalem. Or près de Motsa, elle est tombée en panne, m’empêchant de poursuivre ma route. Il n’était que 13h30 et il restait encore quelques heures avant l’entrée du Chabbat.
J’ai contacté mon assurance. Elle a enregistré ma demande et m’a promis d’envoyer un dépanneur dans les plus brefs délais. Dès le début de la conversation j’avais précisé que j’étais un juif observant les mitsvot et qu’il n’était pas question que mon véhicule me soit ramené au-delà de l’heure du début du Chabbat. Mon assurance m’a alors certifié que ce ne serait absolument pas le cas.
Je suis rentré chez moi en taxi et j’ai attendu la voiture dans la tension et l’anxiété. Mais celle-ci tardait à arriver ! Tremblant et plein de honte, je constatai qu’à l’entrée du Chabbat, mon véhicule n’était toujours pas à l’horizon. Ce que je craignais est alors arrivé ! A 10h du soir, mes voisins ont pu entendre et voir de leurs propres yeux la voiture de dépannage décharger mon véhicule ; celui de l’avocat observant les mitsvot… »
A ce stade de sa confession, il éclate à nouveau en sanglots en précisant que dans son quartier résident des juifs religieux mais aussi des juifs non religieux et que cet épisode entraîne une profanation du nom de D.
« J’étais certain, a-t-il poursuivi, que ma voiture arriverait assez tôt dans l’après-midi du vendredi, comme ma société de dépannage me l’avait garanti. Si j’avais eu l’ombre d’un doute à ce sujet, je l’aurais laissée sur le bord de la route et l’aurais fait remorquer à l’issue du Chabbat, même si elle risquait d’être volée pendant cette journée ! »
Il venait donc me consulter sur la manière de réparer sa faute et la profanation du nom divin qui en a découlé. Je lui ai alors conseillé de diffuser son histoire dans les journaux religieux et de la conclure par un appel à la vigilance du public, pour que quiconque se trouve dans une situation analogue laisse sa voiture sur le bord de la route et ne sollicite la société de remorquage qu’à l’issue du Chabbat.

שבת שלום

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