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La destinée de l’univers
Il a été souvent souligné que toutes les choses contenues dans la Torah sont autant de « panneaux indicateurs » pour notre vie quotidienne. Nos fêtes, est-il besoin de le dire, contiennent des concepts dont l’importance est capitale, chacune d’elles selon sa signification spécifique. Pessa’h : la Saison de notre Libération, nous révèle le sens de la vraie liberté. Chavouot : la Saison du Don de notre Torah, nous enseigne en premier lieu ce qui est la Torah. Souccot : la Saison de notre Réjouissance, nous inspire un sentiment et une perception profonds de vraie Sim’hah (joie).
Roch Hachana qui commémore la Création du monde, ainsi que nous disons : « Voici le jour du commencement de Tes oeuvres, un mémorial au premier jour » , fournit un concept global de la Création et la destinée de l’univers. La question à été posée de savoir pourquoi Roch Hachana a été désigné comme « le jour du commencement de ses oeuvres », alors qu’en effet il correspond au sixième jour de la Création.
Qualité, non quantité
Nos Sages y ont répondu comme suit : Etant donné que l’homme est le but ultime et la raison d’être de l’univers dans toutes ses parties; et qu’avec la création de l’homme la Création entière fut achevée et accomplie, l’homme incarne toute la Création, comme si avant lui rien n’avait été créé. Cependant, cette réponse entraîne une autre question : comment peut-on affirmer cela quand un vaste monde existe à côté de l’homme, un monde impressionnant et dont on ne peut faire abstraction, ainsi qu’il est écrit : « Que Tes oeuvres sont variées, ô Eternel » ! et « Que Tes oeuvres sont grandes, ô Eternel ! » ? Au surplus, quand nous considérons toute la Création, y compris l’homme, nous trouvons que « le genre doué de parole » (l’homme) est bien moins que l’ordre animal encore moins que l’ordre végétal, et encore moins comparé a matière inorganique (la terre, les minéraux, etc.).
En voici la réponse qui est précisément l’un des enseignements essentiels de Roch Hachana en concerne la Création entière :
L’ordre dans l’échelle de tout le créé où les substances inorganiques dépassent les plantes, où celles-ci dépassent les animaux, et où l’homme vient en dernier, cet ordre est basé sur une notion de quantité. Mais si l’on considère la qualité, cet ordre se trouve inversé : la matière inorganique, où aucune vie, aucun mouvement ne sont manifestes, se situe au bas de l’échelle ; au-dessus d’elle vient le monde végétal, doué de possibilités de croissance, mais manquant de la vitalité et du mouvement qui caractérisent les animaux ; plus haut encore est le monde animal, lequel, du fait que les bêtes ne possèdent pas l’intellect des humains, est inférieur à celui de l’homme, la plus haute de toutes les créatures. Car, bien que l’animal possède un intellect, cet intellect n’est pas une fin en soi ; il n’est que l’instrument dont la fonction est de servir les besoins naturels de l’animal. Tandis que l’intellect humain à condition que l’on eut un comportement d’homme, non de bête est aussi et principalement une fin en soi. De plus, l’intellect humain atteint son but suprême non quand il sert d’instrument pour la satisfaction des besoins physiques comme dans le cas de l’animal, mais au contraire quand toutes les fonctions naturelles telles que le manger et le boire sont mises au service de l’intellect, afin que l’individu puisse s’élever de plus en plus haut dans sa quête intellectuelle et spirituelle. Cependant, cela n’est pas encore le véritable accomplisse- ment auquel doit tendre l’homme. Cet accomplissement se trouve réalisé quand l’intellect l’amène à prendre conscience qu’il y a quelque chose de plus élevé que cet intellect même, de manière que celui-ci s’efface complètement devant ce qui est plus haut que lui.
En termes plus simples: l’accomplissement humain est atteint quand l’intellect reconnaît que l’homme, et avec lui la Création entière, doit, par ses efforts, réaliser l’abandon total à Dieu, Créateur de l’Univers et Maître de tout.
Au premier Roch Hachana cet accomplissement fut realisé par le premier homme, Adam. Son appel à tous les êtres créés en porte le témoignage : « Venez, adorons l’Eternel, notre Créateur, inclinons-nous et prosternons-nous devant Lui ». Ce concept de attache directement à notre vie quotidienne, et doit l’imprégner; et la preuve en est aussi fournie par le fait que le Psaume commençant par : « l’Eternel règne, Il S’est revêtu de Majesté » « Cantique du jour » (Chir Chel Yom) pour le sixième jour de chaque semaine, tout au long de l’année. C’est ce que le premier homme, Adam, accomplit quand il reconnut la souveraineté du Créateur, s’élevant, et élevant avec lui toute la Création, à un niveau de total abandon à Dieu, notre Créateur, Roi de toute la terre.
la leçon générale à tirer de cela est, brièvement la suivante : en réfléchissant sur soi-même, l’homme constatera que la plus grande partie de sa vie et de ses efforts est livré à ses tâches qui, indubitablement, sans matériel et profane, tel que le manger, le boire, le sommeil, etc.
il est également évident coussin de l’humanité, le nombre des « homme du monde » et plus grand que celui des « hommes de l’esprit ». Et, en général, ce qui se constate le plus c’est un vaste monde physique, complètement absorbé par la poursuite de buts matériel. Ce qui pourrait faire croire erronément que les aspects matériel et physique de la vie priment tout en ce monde.
C'est le contraire qui est vrai
Vient Roch Hachana qui nous enseigne que c’est le contraire qui est vrai : assurément, il fallut cinq jours et une partie du sixième pour créer toutes sortes de créatures. Pourtant, c’est l’homme, une toute petite parcelle de la Création, tant du point de vue du temps que de l’espace, qui fut l’essence et le but ultime de celle-ci. De même dans l’homme, l’essentiel est, non le corps, « poussière de la terre », mais l’âme, l’esprit vivant que « Dieu souffla dans ses narines »; une âme qui est « véritablement une partie de Divinité la-haut ». C’est seulement après que l’homme eut été créé, avec en lui l’étincelle Divine, que la Création entière acquit sa valeur et fut complète. Ainsi l’homme peut-il être décrit, avec raison, comme le « commencement » de la Création en tout ce qui la compose, et Roch Hachana, jour anniversaire de la naissance de l’homme, comme « le jour du commencement de Tes oeuvres ».
Une autre leçon encore peut être tirée de ce qui a été dit: parlant de nos frères juifs par rapport à la nécessité d’accomplir les Mitsvot dans la vie quotidienne, en conformité avec le commandement de Dieu, Créateur du monde, dont la Providence s’étend à chacune de ses créatures, partout et à chaque minute, que l’on pourrait demander : si cela est véritablement le but de la Création, comment ce fait-il que ceux qui observent la Torah et les Mitsvot dans tous leurs détails ne constituent pas la majorité des humains ? Et comment expliquer que les Juifs soient une si petite minorité parmi les nations du monde ? La réponse est donnée dans le clair message de Roch Hachana : « Celui-ci est le jour du commencement de Tes oeuvres » l’essentiel n’est pas dans la quantité, mais dans la qualité, de manière que même un seul homme est capable d’élever l’univers entier à un niveau où, non seulement lui mais aussi tous ceux qui l’entourent, peuvent percevoir que « l’Eternel règne, Il S’est revêtu de Majesté », couronnant ainsi Dieu comme Roi de l’univers. C’est aussi l’aspect premier du son du Choffar : un symbole du « Couronnement » du Créateur comme Roi de tout l’univers.
Puisse Dieu accorder à chacun de notre peuple d’atteindre ce but dans la part qui lui a été assignée en ce monde, de sorte que dans toutes les parts mises ensemble, le monde entier reconnaisse le règne de Dieu. Ainsi verrons-nous rapidement l’accomplissement de notre prière, jointe aux prières de tous: « Etablis Ton règne sur le monde entier … afin que chaque créature sache que Tu l’as créée.. et que tout être vivant déclare : l’Eternel, Dieu d’Israël, règne, et Il gouverne partout. »